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LA PLONGEE ET LA GROSSESSE

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En matière de plongée, une question revient souvent. Est-il possible de pratiquer la plongée sous- marine lors de la grossesse ? Pour répondre, je m’appuie sur l’article de Christophe BEZANSON, médecin fédéral. Le texte original a été simplifié et vulgarisé afin de faciliter sa compréhension pour les débutants ou les néophytes.

UN PEU DE PHYSIOLOGIE
QUE SE PASSE T-IL EN PLONGEE ?
LES RISQUES
L'APNEE
LA GESTION DU RISQUE
EN CONCLUSION
LIEN


UN PEU DE PHYSIOLOGIE

Le fœtus se développe dans l'utérus, baignant pendant 9 mois dans le liquide amniotique mais son alimentation et sa respiration se font à partir du placenta maternel par l'intermédiaire du cordon ombilical. 

Le placenta est une sorte de galette de 5 à 7 cm d'épaisseur collée contre la paroi de l'utérus. C'est lui qui assure la totalité des échanges entre circulation fœtale et maternelle. Il n'y a pas de communication directe entre le système vasculaire de la mère et celui du fœtus. Le placenta peut être considéré comme le « poumon fœtal ».

Les appareils respiratoires et digestifs du fœtus étant au repos, les transferts de nutriments et de gaz se font par diffusion ou par transfert actif à partir du placenta. Le fœtus est totalement dépendant de l'équilibre sanguin et gazeux de la mère et toute perturbation du sang maternel se transmet immédiatement au fœtus.


QUE SE PASSE T-IL EN PLONGEE ?

La pression de l'eau s'exerce sur l'ensemble des organes et des liquides, avec une augmentation des pressions partielles en oxygène, gaz carbonique et azote qui est proportionnelle avec la profondeur. Le corps humain n'est pas un modèle mathématique simple et il est impossible de connaître avec exactitude les pressions gazeuses qui s'exercent au niveau du placenta.


LES RISQUES

L'accident de plongée le plus redoutable est bien sûr l'accident de décompression (ADD). Lors de la remontée, l’azote dissous dans le sang et les tissus repasse à l'état gazeux. Dans la mesure où les micro-bulles créées restent de faible taille, celles-ci passent dans l'air des poumons et sont expulsées sans difficulté par l'expiration.

L'ADD correspond à un « dégazage anarchique » avec la présence de « grosses » bulles d'azote. Pour expliquer le phénomène, on utilise couramment l’image d’une bouteille de coca que l’on ouvre rapidement. Ces bulles pathogènes vont circuler dans le système sanguin et vont avoir des conséquences plus ou moins graves.

Cet accident survient habituellement suite au non-respect des règles élémentaires de plongée. Son traitement repose sur la recompression en caisson hyperbare. Il est impossible de connaître l'état du fœtus en cas d'ADD maternel et encore moins l'évolution des signes déficitaires au-cours de la recompression hyperbare. 

Le foetus

L'azote dissous dans le sang maternel passe chez le fœtus via le placenta mais qu'en est il lors de la remontée ? L'azote fœtal peut il repasser dans la circulation maternelle aussi facilement qu'il y a pénétré ? Il est impossible de le savoir avec précision mais il est licite de penser que le fœtus peut faire un ADD alors que la mère n'en sera pas sujet !

Les bulles apparues dans le corps du fœtus ou provenant de la mère peuvent passer facilement dans l'aorte puis dans les organes fœtaux avec un risque majoré de fausse-couches, de malformations ou de défaut de croissance. 


L'APNEE

L'apnée ne présente pas les mêmes risques d'ADD mais comme en plongée avec scaphandre, il est impossible de connaître les effets des écarts de pression au niveau du placenta ainsi que l'état gazeux du sang fœtal.  L'apnée dans la zone des 3 à 5 mètres ne semble pas poser de problèmes à condition de limiter l'hyperventilation (inspirations et expirations forcées).

La nage en surface ne pose pas de problème.


LA GESTION DU RISQUE

La plongée sous-marine est contre-indiquée dès le début de la grossesse. Cependant des plongées peuvent être effectuées sans connaître l’état de grossesse. Il n'est pas nécessaire pour autant d'envisager une interruption de grossesse (IVG) mais il faut renforcer la surveillance médicale et échographique notamment au niveau des membres du fœtus.

Repères

* Entre 0 et 6 semaines de grossesse, avec le respect des paliers et à moins de 20 mètres, pas de problèmes. 

* Entre la 6ième et la 13ième semaine, analyse des profils de plongée, surveillance échographique renforcée et échographie morphologique très particulière à 24 semaines. 

* Au-delà de la 13ième semaine, un risque majeur est à craindre. 


EN CONCLUSION

La plongée en bouteilles et en apnée est interdite à la femme enceinte afin de prévenir tout accident chez le fœtus. 

Des plongées peu profondes et dans la courbe de sécurité (plongée sans palier de décompression) survenues lors d’une grossesse débutante non connue imposent une surveillance accrue mais pas une IVG. 

La reprise de la plongée peut s'effectuer quatre semaines après un accouchement normal. L'allaitement maternel ne contre-indique pas la plongée mais nécessite une rigoureuse hygiène des seins. 


LIEN

Article original de C.BEZANCON, médecin fédéral
 

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