C L A P I L U B A

INDONESIE 09/2002
Notre récit complet

 
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Raconté par Laure
En 09/2002 : 8400 rupiahs = 1 euro

Dimanche 08/09/02
Nous partons prendre l'avion à Roissy CDG. Ca commence plutôt mal : Claude se fait arrêter à la douane. Il a gardé son couteau suisse dans son sac en cabine. Panique totale car il est évidemment impossible de l'emmener. Claude repart en vitesse vers l’enregistrement. Il réussit au prix d’une longue et habile négociation à enregistrer le couteau suisse dans un petit carton. Mais à bord de l’avion, il reste inquiet: son précieux couteau fera t-il le changement à Hong Kong pour Denpasar ? Nous décollons avec un peu de retard à cause des "traditionnelles" grèves d'Air France qui perturbent le trafic. Le vol se passe bien d'autant plus que nous avons d'excellentes places. Claude peut déplier ses grandes jambes. Le service est correct bien que les stewards soient un peu "secs". La nourriture est moyenne mais il y a en libre service des smarties, sandwich, boissons et des "noodles", les fameuses soupes de nouilles chinoises. Nous voyons défiler les Chinois qui apparemment raffolent de ce plat qui pourtant ne sent pas bon. Questions films, c'est assez pauvre, de plus, mon casque audio me rend folle. Le son oscille entre un signal inaudible et un grésillement incessant. Du coup, j'en profite pour anticiper le décalage horaire.

Lundi 09/09/02
Nous arrivons à Hong Kong à 8h00. Notre correspondance pour Denpasar part à 10h00. Pas de décalage horaire avec Bali. Nous espérions trouver dans l'aéroport de nombreux magasins de matériel électronique. En fait, pas du tout. On redécolle à l'heure et arrivons à 15h00. Nouvelle panique : le couteau suisse n'est pas sur le tapis des bagages ! Nous nous adressons à un douanier balinais pour faire une déclaration de perte. Pure réaction de désespoir de la part de Claude. Soudain le douanier nous montre une boite restée dans son bureau et la secoue comme un grelot en souriant : le couteau suisse! Claude saute de joie, ce qui amuse beaucoup notre douanier.
En sortant de l'aéroport, un multitude de balinais nous assaillent pour nous proposer un taxi. Un "non" ferme accompagné d'un grand sourire suffit à les décourager. L'aéroport de Denpasar est tout en longueur. En sortant des arrivées internationales, à 400 mètres à droite se trouve les vols domestiques et à 400 mètres à gauche les départs internationaux. Entre deux bureaux de change, nous trouvons un distributeur de billet qui accepte la carte VISA. Pas de chance, il est vide. Au cours de notre quête d'un autre distributeur, nous tombons sur le minuscule guichet de la compagnie aérienne Merpati (à coté des vols nationaux). Plusieurs jours auparavant, nous avions réservé par Internet notre vol vers Labuan Bajo (iles de Flores) mais le système de paiement n'a pas fonctionné, alors nous ne savons pas si notre réservation est toujours valable. La jeune femme du guichet prend notre numéro de résa mais le "computer is down". L'inquiétude monte. Finalement, elle réussi à sortir nos billets que nous pouvons payer par carte (1.373.000 rps pour 2 allers). Nous n’avons toujours pas de devises. Nous trouvons finalement un distributeur du coté des départs internationaux, bien "planqué" derrière une guinguette. C’est peut être d’ailleurs la raison pour laquelle il n’est pas vide. En plus, des retraits de 1.250.000 rps sont autorisés. Objectif numéro 2 accompli !  "Next stage" : trouver une chambre pour la nuit. Notre vol pour Flores est le lendemain matin. Nous laissons notre gros bagage à la consigne et choisissons de passer la nuit à Kuta. Toute proche, cette ville très animée est le fief des surfeurs. NDL : L’actualité l'a rendu célèbre à cause du terrible attentat du 12 octobre 2002 qui fit près de 200 morts et plus de 300 blessés. Pas de grands immeubles, quelques routes principales reliées par de minuscules ruelles où les véhicules ne peuvent pas se croiser bien qu'elles soient en double sens. Il est difficile de trouver un logement dans le centre. Mais finalement, nous trouvons une chambre très simple sans eau chaude pour 50.000 rps. Il fait très bon, et l'humidité ne nous gêne pas. Nous nous attendions à une chaleur harassante et une humidité étouffante mais le climat est tout à fait supportable. La douche froide est saisissante. Claude, le coquin, a oublié les serviettes dans notre bagage laissé à l'aéroport. Pas cool et nous devons nous ébrouer comme des chiens pour sécher plus vite. La chambre est envahie par le bruit des incessants ballets de scooters. Bien que fatigués, nous décidons de faire un petit tour pour boire un coup et fêter le début de nos vacances. Nous sautons le dîner. car nous avons passé notre temps à "bouffer" dans l’avion. Il fait déjà nuit et les étroites ruelles sont peu éclairées mais nous remarquons par terre de nombreuses petites assiettes carrées fabriqués avec des feuilles et remplies de fleurs, de riz, de biscuits et d'encens. Ce sont en fait des offrandes. Nous nous arrêtons dans l’un des nombreux bars à touristes pour boire une bière locale et revenons sans plus tarder à l’hôtel pour un sommeil réparateur.

Mardi 10/09/02
Au réveil, je rencontre un "ami" de longue date dans notre chambre : un cafard de la taille de mon pouce gît sur son dos. Il semble ne pas avoir apprécié notre anti-moustique, et toc... Nous partons aux aurores pour l'aéroport où nous dégustons le petit déjeuner préféré de Claude : des Donuts chocolats avec un jus d'orange. Ils coûtent ici une véritable petite fortune mais que c'est bon! Notre vol n'est pas affiché sur les écrans de Merpati, et cela nous inquiète un peu mais au guichet, on nous rassure en nous expliquant que c'est fréquent. Jusqu'à la dernière minute, notre vol ne figurera pas sur les écrans. Finalement, nous embarquons dans un petit avion à hélice. Après une petite escale d'une demi-heure à Bima (Ile Sumbawa) dans une salle d'embarquement complètement déserte, nous arrivons sur l'ile de Flores. En compagnie d'une charmante irlandaise, un rabatteur nous conduit à Labuan Bajo. La route est complètement défoncée et nous comprenons maintenant pourquoi il faut 2 jours pour traverser l’ile. Nous découvrons un petit village de pêcheur, loin du monde et de ses tracas mais la pauvreté est bien présente. J'ai choisi un hôtel sympa au dire de l'Irlandaise, le Gardena Hotel. Il est situé dans le centre et dispose de bungalows répartis dans un jardin à étages. Le bungalow en bois et bambou est sommaire mais il a du charme et surplombe le village. La vue sur la baie est superbe. La douche est presque accessoire étant donné les fréquentes coupures d'eau. Toilettes à la turc, bien sûr. Par curiosité, nous visitons le Bajo Beach Hotel, censé être l'hôtel le plus confortable du coin. Les chambres sont certes en dur et carrelées mais elles n'ont aucun charme et ne sont pas vraiment plus propres qu'au Gardena.
Il n’y a pas de plage à Labuan bajo. Il faut aller sur les îles aux alentours. Claude a très envie de faire une croisière plongée sur les conseils d’une plongeuse rencontrée sur Internet. Nous avons répertorié 5 clubs : Oceanic Dive, Pro Dive, Bajo Dive, Reefseekers, et CNDive. Les 4 premiers ne proposent pas de croisières sauf éventuellement à des groupes. Nous tentons notre chance auprès du dernier : CNDive. Nous sommes accueillis par une femme qui ne parle pas un mot d'anglais. Elle court chercher un jeune homme, Dominique. Ce jeune garçon passe son premier jour dans ce centre en tant que Divemaster. Le chef est à Jakarta. Dominique nous propose une croisière mais il est incapable de nous donner un prix. Après bien des discussions, il nous emmène voir le bateau. Il possède un compresseur apparemment en bon état mais il n’y a ni cabine ni douche et les sanitaires sont des plus sommaires. Tout semble à l'abandon. Après réflexion, nous décidons de ne pas faire affaire. Nous n'avons d'ailleurs toujours aucune idée du prix... De retour au bar de l'hôtel, nous rencontrons un couple franco suisse. Ils ont rencontré récemment une canadienne enchantée par sa croisière plongée au départ de Labuan Bajo ! Décidément, tout le monde en parle... Nous ressortons le mail de la plongeuse française qui nous a conseillé un club nommé "Condo". En demandant à l'hôtel, il s'avère que Condo = CNDive. Nous décidons de repartir voir notre gaillard. Après une longue discussion et une mémorable négociation, nous acceptons de signer pour une croisière de 5 jours à un prix défiant toute concurrence. Mais à cette heure, nous ne savons pas si nous devons être contents ou inquiets d’avoir accepté cette croisière.
Retour à l’hôtel, l'eau étant rétablie, nous prenons une douche bien méritée.. En fait, nous soupçonnons l’hôtel de ne pas faire fonctionner la pompe durant la journée afin d'économiser l'eau et l'électricité. Nous décidons ensuite de partir à la recherche d'un PC connecté à Internet histoire de donner des nouvelles à la famille et surtout pour leur dire où nous sommes au cas où cette périlleuse croisière tournerait mal. Peine perdue : il n’y a pas d’ordinateur dans le village sauf dans certains clubs de plongée. De toute façon, les connexions sont très mauvaises. Bref, nous abandonnons l’idée du mail et décidons d’envoyer un fax. Mais là aussi, c’est pas gagné. Nous prenons un pot au Borobur, resto en terrasse surplombant la baie. En fait, il est aussi cher que le resto du Gardena et a moins de charme. Nous rentrons au Gardena pour manger. Claude commande du barracuda grillé, il est exquis, on vous le conseille vivement.

Mercredi 11/09/02
Au moment de payer notre chambre, on nous demande de régler un repas que nous avions déjà payé au serveur. Il s’ensuit une discussion animée. Nous levons l’ancre à l’heure prévue. Etonnante ponctualité ! Le matériel de plongée est en meilleur état que celui montré la veille, le bateau, lui, n’a pas changé: toujours pas de douche, pas d'oxygène et pas de cabine. Il semble tenir grâce à quelques clous et des bouts de ficelle. L’équipage est composé de 5 membres et avec Dominique, le dive master, cela fait 6 membres d'équipage rien que pour nous !  Nous sommes tout de même un peu inquiets, concernant les conditions de couchage. Enfin, nous verrons ce soir comment cela se passe.

Notre première plongée a lieu à Pulan Sabayur. Nous sommes absolument fascinés. Nous comprenons ce que signifie "jardin de corail". Nous nageons au milieu d’une faune incroyablement variée et découvrons des coraux magnifiques, des ascidies encre splendides, etc... Nous comprenons maintenant pourquoi on nous a tant parlé de cette croisière. L'eau est à 23º et les combis sont un peu limites, enfin il est vrai que nous sommes un peu frileux. Le repas du midi est succulent : riz, légumes, poisson en sauce et banane. La deuxième plongée se passe à Penga island: elle est tout aussi merveilleuse. Un fort courant au bout du reef nous rappelle qu’il faut tout de même se tenir sur ses gardes. Nous sommes émerveillés par d'aussi beaux fonds. Nous partons et ancrons notre bateau dans la baie en face de Komodo Village. Pour le repas du soir, le cuisto sacrifie "cocotte", une de nos deux poules embarquées vivantes a bord. Comme nous devons visiter Komodo demain à la première heure, nous décidons d’aller au lit. Mais où allons nous dormir ? C’est alors que l’équipage monte en l'espace de 5 minutes une tente igloo dans laquelle il dispose un confortable matelas. Un véritable palace. Nous apprécions car nous pensions sincèrement dormir sur le pont. Il est à peine 21h00. La nuit sera entrecoupée par les allers et venues de bateaux de pêcheurs pétaradants. Dieu que les pêcheurs se lèvent tôt…

Jeudi 12/09/02
Nous nous levons à 6h00 et prenons un super petit déjeuner : pancake à la banane, oeuf mollet et thé.  Nous rejoignons l’embarcadère du parc national de Komodo en canot. Après avoir rempli les formalités administratives, nous payons les entrées 20.000 rps/pers et notre guide 30.000 rps. Les chemins étant très empruntés, il est pratiquement impossible de se perdre. La présence d’un guide n’est donc pas vraiment indispensable néanmoins elle est obligatoire alors nous en profitons pour lui poser un tas de questions. Il est tôt et nous sommes les premiers à pénétrer dans le parc. Nous croisons des biches, cochons sauvages, cacatoès ou autres oiseaux. La végétation est plutôt sèche bien que le climat soit humide. On a l'impression d'être dans la pampa. Soudain, nous rencontrons notre premier dragon qui doit mesurer environ 2,5 m. Ca ressemble plus ou moins à un énorme lézard. Le gardien nous informe que c’est un spécimen de taille moyenne. Il reste immobile et semble nullement intimidé par notre présence. Nous nous approchons à moins de 3 mètres mais nous sentons derrière nous le gardien prêt à intervenir à tout moment. Notre petit tour dure trois quarts d’heure. Au campement, nous voyons 3 autres énormes dragons.
Nous revenons ensuite au bateau pour plonger à Namoh reef. Le corail a souffert des ancres et de la pêche à la dynamite. Le capitaine tente de faire une plongée avec nous. Mais à peine a t-il mis la tête sous l'eau qu'il panique en voyant de micro fuites sortant du manomètre. Aujourd'hui, j’essaye une nouvelle combinaison donnée par Dominique car hier j’ai eu froid. Malheureusement, la combinaison a visiblement séché en plein soleil et elle a perdu tout pouvoir d'isolation thermique. Ma 2ième plongée est gâchée car j'ai eu de nouveau froid. C'est dommage car les fonds à Red beach sont vraiment sympas. Le soir, nous mangeons un super poisson sauce aigre-douce et la traditionnelle soupe de légumes. Nous avons du mal à savoir si notre cuisinier est une femme ou un homme. Dominique nous informe qu'il est transsexuel. L’équipage compte aussi un bienheureux qui sourit tout le temps. C'est l’homme à tous faire. Sa bonne humeur fait vraiment plaisir à voir.
Le soir, nous faisons une plongée de nuit toujours à Red beach et malgré une visibilité plutôt moyenne, nous nous régalons.

Vendredi 13/09/02
Nous nous levons tôt pour jouir du levé du soleil puis cap plein sud en direction de "Manta Alley". Soudain une grosse fumée blanche et épaisse s'échappe du compartiment moteur. Le capitaine essaye de nous rassurer en nous affirmant que ce n’est pas grave : réalité ou intox ? Nous continuons à bord du canot rapide pour nous rendre sur le site de plongée pendant que l’équipage répare la pompe à eau défectueuse. L'eau est froide (21º) et malgré des superbes mantas qui dansent devant nous, après une demi-heure de plongée, je remonte sur le canot complètement frigorifiée. Claude, pourtant frileux, "séchera" son bloc. Il se régale. D’ailleurs, il retourne voir les mantas en PMT.
Le bateau est réparé et nous naviguons maintenant jusqu’au Nord de l’île de Komodo mais  Claude me fait remarquer que l’allure est nettement moins rapide qu’avant. Le capitaine semble vouloir ménager le moteur qui a du chauffer lors de notre incident du matin. Nous plongeons à Gilli Lawar Darat. C'est magnifique et, O suprème bonheur, l’eau est à 27°C, un véritable régal ! Les variétés d'anémones sont nombreuses ce qui nous permet de découvrir une multitude d'espèce de poissons clowns que nous ne connaissions pas. Manto, un membre d'équipage qui plonge de temps en temps avec nous, trouve un poisson pierre trahit par un camouflage imparfait. C’est plutôt rare. Manque de chance, l'appareil photo de Claude n'a pas fonctionné ! Un peu plus loin, nous croisons un énorme calamar, et je fais fuir une énorme raie "Stinger" de 1,5 mètres. Tout au long de la plongée, un requin pointe blanche n’arrête pas de nous suivre. Une rencontre avec une tortue ponctue cette superbe plongée. Le soir, le capitaine pêche un beau mérou. Miam miam "Bagus bagus" ("bon" en balinais).

Samedi 14/09/02
Aujourd'hui, j’ai la nausée et j’ai mal à la gorge. C’est décidé, je reste sur le bateau. Claude plonge avec Dominique et Manto sur Gilli Lawar Laut dit "Crytal Rock". L'eau est réellement transparente. Ils assistent à la poursuite d'un poulpe par des poissons scorpions. La plongée est sympa et la visibilité exceptionnelle mais ils doivent rebrousser chemin à mi-parcours à cause d’un violent courant descendant. Mieux vaut être prudent: le caisson de décompression le plus proche est à 3 jours de voyage ! Nous allons ensuite mouiller dans les eaux calmes d’une petite baie. Une fois n’est pas coutume, d'autres bateaux nous rejoignent. La plongée de l'après midi, toujours à Gilli Lawar Laut, nous réserve une surprise de taille : deux mantas nous accompagnent tout au long de notre plongée ! Génial. De retour au bateau, Claude persuade le capitaine de faire une plongée afin de conjurer le mauvais sort. Après pas mal d’hésitation, il accepte finalement mais il est très angoissé. Claude prend son temps et finît par le calmer. Claude ne prend aucun risque et ils ne descendent pas à plus de 4 m. Tout se passe bien et le capitaine revient ravi d'avoir vu une murène. Claude lui dédicace un bout de papier sur lequel il griffonne une petite caricature ce qui fait bien rire le reste de l'équipage.

Dimanche 15/09/02
Nous nous levons encore aux aurores pour partir en direction de nos dernières plongées.  Notre traditionnel "banana pan cake" est remplacé par du riz aux oignons. Il faut avouer qu’au petit déjeuner c’est un peu "raide". Nous arrivons à Batu Bolong, plongée mythique. Nous plongeons au milieu d’une myriade de banc de poissons et pour finir nous faisons notre palier au milieu d'un aquarium d'anthias multicolores. Notre dernière balade dans le grand bleu se passe à Tatawa Kecil. Un courant extrêmement violent (environ 6 à 8 noeuds) nous oblige à limiter notre balade afin de ne pas être emporté à l'écart du reef.

Les iles Komodo recèlent des trésors sous-marins inouïs qui satisferont aussi bien les spécialistes de la bio que les amateurs de "gros". Mais pour profiter pleinement de ces richesses et sans danger, il est recommandé d'avoir une bonne expérience ou un solide niveau 2.

Retour vers Labuan Bajo. En cours de route, nous distribuons les pourboires à l'équipage et tout le monde semble content, surtout Léo, le "bienheureux", qui rattrape Claude pour lui baiser la main. Claude est très gêné. En arrivant à Labuan, il fait lourd et nuageux. Il a visiblement plu à verse avant notre arrivée. Nous avions réservé une chambre au Gardena avant de partir mais, o surprise, en voulant prendre notre clé le patron nous présente à nouveau une note d'un repas que nous n'aurions soit disant pas payé quelques jours auparavant. Nous pensons en fait que nous avons payé à un serveur qui n'était pas habilité à encaisser la note. Au final, nous nous fâchons avec le patron et exigeons la restitution de notre dépôt. Nous partons donc à la recherche d'une autre chambre. Nous choisissons le Matahari Losmen qui se trouve sur un ponton surplombant la mer. Notre chambre est rustique mais la vue est magnifique car c’est la première du ponton. Nous assistons à un magnifique couché de soleil sur la baie. Nous sommes quand même contrariés car il est maintenant difficile de retourner au Gardena pour prendre notre fameux barracuda grillé. Nous tentons notre chance dans un resto de l'autre coté de la route. Ils ont aussi du barracuda. Le serveur nous prévient qu'il faudra attendre car il faut allumer le barbecue. Pas de problème, nous sommes en vacances ! Mais surprise, lorsque le plat arrive enfin, ils se sont trompés et nous apportent du snapper. Adieu, notre barracuda grillé servi dans un plat en fonte ! Retour au losmen où nous nous écroulons de fatigue.

Lundi 16/09/02
Nous sommes debout tôt pour assister au retour des pêcheurs. Ils étalent leurs poissons sur le ponton en bambous. Déjà les premiers clients arrivent. Nous sommes finalement contents d'avoir changé d’hôtel pour profiter de ce spectacle matinal. Nous prenons ensuite un bémo pour aller au bureau Merpati afin d’acheter notre billet de retour. Heureusement que nous avons suffisamment de liquide car ils n’acceptent pas la carte et le distributeur le plus proche se trouve à une journée de bus!
Nous décollons pour Bali vers 12h00. Arrivée à Kuta, nous prenons un taxi "officiel" pour la gare routière et nous prenons le premier bus pour Ubud. Nous découvrons l’incroyable circulation balinaise. Les axes principaux sont saturés par des centaines de camions plus polluants les uns que les autres. Le ciel est rempli de cerfs-volants. Certains flottent à des altitudes que j’ai du mal à apprécier mais visiblement ils peuvent monter très très haut.
Je choisis un hôtel du routard : le Puri Asri. Notre chambre (70.000 rps) a vraiment du charme et surtout, il y a l’eau chaude. Dans ce pays, l’eau chaude est vraiment un luxe dont on peut se passer volontiers mais après 5 jours d'une croisière où les conditions furent plus que sommaires, nous nous l’offrons volontiers. Nous sommes en retrait de la rue, à l’abri des bruits des motos mais pas des enfants du voisin et surtout encore moins des coqs. D'ailleurs, je n'ai jamais eu autant envie de manger du poulet! Et que ceux qui prétendent que les coqs crient seulement au levé du soleil, viennent faire un tour à Bali!
Il fait déjà nuit. Nous partons en quête d’un resto. Tout en marchant, nous nous commentons notre exceptionnelle croisière quant tout à coup nous croisons Manu et Gaëlle, un copain de squash de Claude. C'est incroyable ! Nous dînons ensemble chez Aries (bonne adresse) et commençons à échanger nos bons plans. Enfin c’est surtout eux qui nous donnent des bonnes infos étant donné que cela fait plusieurs jours qu’ils sont à Ubud.

Mardi 17/09/02
Il est 6h00 et je me réveille en colère contre ces p… de coqs. Ils chantent depuis 2 heures déjà.  Le petit déjeuner est royal. En allant à l’office du tourisme, nous croisons des dizaines de camions remplis de Balinais habillés avec leurs costumes traditionnels. Apparemment, une grosse cérémonie se prépare. La ville entière est bloquée. Seuls les motos et les vélos peuvent circuler. Après avoir profité de cette animation, nous partons vers le sud pour visiter le musée d’art Agung Rai (ARMA). A mi-chemin, nous passons à coté de la "Monkey forest". Le manège d’un singe qui cherche à chiper les offrandes tout juste déposées par une femme nous amuse beaucoup.
Le temps est couvert mais nous avons la chance d’avoir une éclaircie pendant la visite du musée. Les tableaux exposés montrent la richesse et la multitude des techniques balinaises en matière de peinture. Une boisson est offerte avec l’entrée. Nous la prenons dans le sympathique café à l'intérieur du musée.
Nous déjeunons chez Satries. Claude se régale avec leur nasi goreng spécial (riz fris avec des légumes, œufs et galette). Un couple français nous raconte leur aventure à Jakarta. Il semble régner dans cette ville musulmane une certaine insécurité, et manifestement cela ne leur a pas plu. Nous faisons notre première balade à pied dans les rizières au Nord d’Ubud. C’est super sympa mais nous devons l'écourter car la nuit commence déjà à tomber. Après notre douche, une terrible averse nous oblige à rester cloîtrer quasiment 1 heure dans notre chambre. Nous nous résignons alors à dîner dans le resto juste en face de l’hôtel. Nous goûtons les mee goreng (pâtes frites). Très bon et pas cher.

Mercredi 18/09/02
Nous décidons de louer des vélos. En faisant jouer la concurrence, Claude finît par obtenir, non sans mal, le prix qu’il voulait (10.000 rps). Évidemment pour ce prix, les vélos ne sont pas dernier cri et j'ai un peu de mal à passer les vitesses. Il n’arrête pas de dérailler. Pourtant Claude les avait vérifiés avant de les louer. Finalement, il me donne gentiment le sien qui a l’air de mieux fonctionner. Les montée s'avèrent parfois trop raides et nous devons les monter à pied. Au milieu de nulle part, nous croisons un petit commerce tenu par une vielle femme. Evidemment, elle ne parle pas un mot d’anglais. Claude veut acheter un sarong, sorte de pareo indispensable pour visiter les temples. Manifestement, la femme est prête à négocier. Son prix d’attaque est déjà largement en dessous des tarifs pratiqués à Ubud mais Claude accepte de jouer le jeu. La scène est somptueuse. La technique de cette vieille femme est superbe : la façon de regarder  Claude, la manière de griffonner les chiffres sur un bout de papier, ces exclamations devant les propositions de Claude sont un régal. L'affaire étant finalement conclue, et une crémation devant avoir lieu dans les environs, nous nous mettons à sa recherche en prenant des petites routes sans aucune circulation. Les paysages sont magnifiques et les Balinais n’arrêtent pas de nous lancer de larges sourires. Quant aux enfants, ils nous réservent à chaque fois une incroyable fête. Nous arrivons finalement aux portes du temple de Bitera. Des gens semblent se préparer. Nous sommes inviter à rentrer. Un homme nous accueille et discute avec nous. Il nous apprend qu'il s'agit de la crémation d'un jeune homme de sa famille mort en moto. Nous sommes assez intimidés car nous sommes les seuls étrangers. La dépouille du mort repose sur une table où défile la famille pour déposer des présents ou des offrandes (vêtement, argent, cigarettes, tabac, café...). Le corps (en fait, disons plutôt qu'il doit s'agir des ossements vu la taille du paquet) est ensuite déposé en haut d'une tour richement décorée. Puis l'homme donne le signal du départ. Le prête et notre homme monte au sommet de la tour que des porteurs soulèvent. Un autre groupe d’hommes soulève un énorme taureau fabriqué de bois et de tissus et le font danser avec énergie. Ce taureau servira de moyen de transport vers l'au-delà au moment de la crémation et témoigne aussi de la caste à laquelle appartient le mort, ici les brahmanes, caste la plus élevée. Les musiciens se mettent à jouer et la famille s'organise en une longue procession qui commence à se rendre sur le lieu de la crémation. Pendant tout le trajet, les porteurs font zigzaguer la tour afin d'empêcher l'ame du mort de retrouver le chemin du village. Plus nous avançons, plus la foule au bord de la route est dense. Les porteurs sont copieusement aspergés tout au long du parcours afin  de les rafraîchir. A chaque incartade du taureau, la foule en délire applaudit. Enfin, nous arrivons sur le lieu de la crémation. Une dizaine d'autres processions sont déjà là et en fait, nous sommes les derniers. Le taureau est déposé à terre et son dos est découpé. La famille dépose alors à l’intérieur la dépouille du mort et les offrandes. Soudain, c’est le signal. Le feu est mis à tous les taureaux. Pendant la crémation, il est dit que les âmes des défunts peuvent enfin se libérer de leurs enveloppes charnelles. Le feu est également mis à des cercueils vides pour égarer les mauvais esprits. Les flammes grandissent et la fumée devient plus dense. Je vois un homme qui se penche pour ramasser un objet qu'il rejette dans le feu. Je me rends alors compte qu'il s'agit d'un crâne humain. Brrrrr. La chaleur des feux ajoutée à celle du soleil devient de plus en plus difficile à supporter. Nous quittons la cérémonie, contents d'avoir vu un tel spectacle et retournons à Ubud très émus. Après tant d’émotions et surtout notre longue escapade en vélo, nous nous offrons une séance de "full body massage" chez Milaneso (50.000 Rps). Une heure de pur régal.

Jeudi 19/09/02
Ce matin, le temps est de nouveau couvert. Nous sommes à quelques jours de la saison des pluies et cela se sent. Je fais tout de même une lessive dans l’espoir que le linge séchera dans la journée. Nous décidons de faire une ballade en vélo au Nord d’Ubud. Nous avons du mal à trouver le chemin conseillé par Manu et Gaelle. Le départ est sensé se trouver dans la descente avant le pont du Sungai Wos. Finalement, après avoir escaladé des escaliers et quelques talus, nous le trouvons. Le petit chemin en terre serpente au milieu de rizières verdoyantes. Nous croisons un Balinais qui guide ses canards dans les champs de riz. Mais que font ils au milieu des rizières ? Ils mangent les parasites, bref ils font le ménage. Un type vient à notre rencontre. Il est monté, dit-il, dans un arbre pour chercher une noix de coco rien que pour nous. Tiens donc, il a fait le même coup à Manu et Gaelle. Nous refusons poliment et gentiment. La balade est véritablement splendide mais la chaleur écrasante nous fait suer à grosses gouttes. Après une petite heure, nous débouchons sur une petite route goudronnée heureusement très peu fréquentée. Nous la suivons pour arrivons à Tegallalang, village de boutiques artisanales. Il est midi et nous avons faim. Nous optons pour un warung au milieu du bourg. De toute façon, nous n'avons guère le choix. Nous choisissons nos plats un peu au hasard. C'est délicieux mais très épicé, cela nous surprend car c’est la première fois que l'on mange aussi relevé. Nous sommes ravis de notre aventure gastronomique, on verra demain ce qu'en diront nos estomacs . Durant cette journée, nous ne comptons plus les interpellations telles que "Hallo" ou "Were do you come from ?" ou encore "where do you go ?". A ces questions, il nous faut bien sûr répondre et enchaîner avec nos propres questions, c'est une marque de politesse. Les enfants rient de bon coeur et sont ravis de réciter les quelques mots d'anglais qu'ils ont appris. Cependant, un de ces enfants me tend la main en prenant un air de circonstance. Il est aussitôt rappelé à l’ordre par sa famille qui a vu son manège. De retour à Ubud, je tente de trouver à petit prix une huile de massage au marché. Nous sommes déçus car ce n'est rien de plus qu'une multitude de boutiques à touristes où tous les produits se ressemblent. Les prix prêtent à sourire: tout est cher. Nous décidons de louer une moto pour aller au mont Batur le lendemain. La louer en fin de journée nous permet de négocier plus facilement le prix (25.000 Rps/jour). Nous mangeons chez Arys son fabuleux canard fumé. A réserver la veille car il faut 12 heures de cuisson. Au cours du repas, nous rencontrons Michel, un français qui connaît bien Bali et surtout Ubud. Il y revient depuis 25 ans. Il nous donne une foule de tuyaux sur Bali. Il n’en faut pas plus pour que nous bouleversions complètement notre programme : demain nous annulons notre projet de balade au mont Batur et resterons à Ubud pour assister à la cérémonie des sacrifices du temple de Pura Taman Saraswati.

Vendredi 20/09/02
Il fait beau. Je pense que je vais finir par tordre le coup à tous les coqs de la région. Certains sont enfermés dans des cloches en osier : ceux-la sont destinés aux combats. Nous partons de bonne heure pour visiter la grotte de l'éléphant. Il est si tôt qu’il n'y a personne au guichet. Tant pis, nous mettons nos sarongs et passons l’entrée sans payer. Nous nous dépêchons pour revenir à Ubud afin de nous préparer pour la cérémonie. Michel nous a prévenu qu’il fallait être correctement habillé (sarong, ceinture, chemise manche longue,…) pour avoir une chance de se faufiler dans le temple. A l’intérieur du temple, nous apercevons les "futurs stars" : chèvre, veau, âne, tortue, porc, cochon sauvage, poules, .... Discrètement, nous pénétrons dans l’enceinte sacrée. Il y a peu de touristes. En effet, la veille, de nombreux étrangers se sont fait refouler alors aujourd’hui personne n'est revenu.  Nous retrouvons Michel et sa compagne. Il règne une atmosphère étrange, l'odeur de l'encens est omniprésent, et les offrandes sont nombreuses. D'impressionnantes tours multicolores ont été fabriquées avec de la nourriture (fruits, sucrerie, graisse et viande de porc...). Le temple est richement décoré. Nous essayons de nous faire le plus discret possible. Nous sommes rapidement abordés par des indonésiens désirant faire connaissance. L'un d'entre eux parle même un peu français car il a travaillé à l'ambassade d'Indonésie en France et en Suisse. Il en est très fier. La cérémonie qui dure plusieurs heures est vraiment très impressionnante même si nous ne comprenons pas tout ce qui se passe. Les prières sont maintenant terminées, nous partons déjeuner avec Michel et sa belle irlandaise. Finalement, nous n'assistons pas à l'acte des sacrifices, tant mieux. Le soir, nous retrouvons nos amis. Ils nous ont réservé les meilleures places au palais de Paliatan pour assister à un spectacle de Legong (danse balinaise). La troupe qui s'y produit, Tirta Sari, jouit d'une réputation mondiale. La salle est bondée de japonais. Ils sont en effet très friands de Legong. Le spectacle nous enchante. Les filles sont extraordinairement belles.

Samedi 21/09/02
Aujourd’hui, nous voulons assister à la cérémonie de la lune. Claude est très enrhumé. Nous prenons la moto et allons visiter le temple Tirta Empule au Nord d’Ubud . C’est en quelque sorte le "Lourdes" local : des sources d'eau jaillissent au milieu d’un bassin soulevant du limon. L’effet rendu est tout à fait spectaculaire. Nous allons ensuite à Gulungkawi où se trouve un temple au fond d’une gorge encaissée. Pour y accéder, il faut descendre 350 marches. On sent que la cérémonie de la lune approche car le temple est rempli d'offrandes. D'ailleurs, nous ne cessons de croiser des femmes portant sur leur tête d’imposants échafaudages composés d'offrandes multicolores. La remontée des marches est longue et éprouvante. Sous le soleil brûlant, nous suons à grosses gouttes. Le pauvre Claude est complètement trempé. De retour à Ubud, nous nous arrêtons au Ary’s (celui en face du Lotus café) pour goûter à leur fameux cocktail avocat chocolat. Il faut avouer que c’est un peu spécial ! Plus tard, Claude se fait verbaliser par un policier pour avoir pris une rue en sens interdit. Ses efforts pour expliquer qu'il ne remontait la rue que quelques mètres seulement afin de garer la moto seront vains. Le flic ne veut rien savoir. L’amende est de 83.000 rps ! Finalement après une courte "négociation", Claude, quelque peu énervé, donne 15.000 rps au flic: l’affaire est réglée. Après une bonne douche et un peu de repos et nous voilà reparti pour assister à la cérémonie de la Lune dans le temple Pura Taman Saraswati. Lorsque nous arrivons, des danses de Legong débutent, suivies par un opéra comique Arja. Nous ne comprenons rien mais les costumes et les postures sont tellement belles que nous sommes hypnotisés. Finalement nous décidons d'aller au coeur du temple mais nous sommes gentiment refoulés car une prière s'y déroule. Nous pouvons néanmoins observer le rite depuis le porche. Cinq prêtres semblent procéder à un rituel de bénédiction. Ils sont sur un autel et sonnent régulièrement des petites clochettes, lancent des pétales de fleurs... Bref, très étonnant de pouvoir observer cette scène même si le sens de la cérémonie nous échappe. Nous rentrons à l’hôtel bien fatigués de notre journée.

Dimanche 22/09/02
Nous prolongeons notre location de moto et nous quittons Ubud pour un périple de plusieurs jours vers la cote Nord de Bali. Première étape: le temple Alu Danu. Nous en profitions pour faire une halte à Bedugul où nous dégustons les fameuses fraises. Il fait frais car nous sommes en altitude. Nous visitons le temple d'Alu Danu qui n’a rien d'extraordinaire mis à part une situation exceptionnelle au bord du lac Bretan. Nous prenons ensuite la direction de Munduk par la route des crêtes. La vue est absolument superbe. Nous nous arrêtons d’ailleurs pour manger un nasi goreng dans un warung au bord de la route d'où on peut admirer l’exceptionnel panorama (les derniers warung possèdent une meilleure vue). Pas grand chose à Munduk sauf une incroyable et persistante odeur de clous de girofle. Il y en a des millions sur le bord de la route qui sèchent. Nous passons très vite Pengastulan où il n’y a rien à voir. Nous nous arrêtons à Lovina Beach pour la nuit. Je choisis le Puri Bali Bungalow. Notre bungalow est très correct pour le prix (70.000 rps). Nous apprécions surtout la piscine avec bonheur. Un régal par ce temps si lourd, le climat est plus chaud dans cette région. Un constat : nous n’entendons aucun coq. Béni soit ce lieu… Nous dînons chez B’U Warung : bon, pas cher et très bon accueil. C'est le seul restaurant qui n’a pas cherché à nous racoler, ce que nous apprécions particulièrement.

Lundi 23/09/02
Nous partons de bonne heure aux sources chaudes d’Air Panas. Il n’y a personne ; c'est super. L'eau, légèrement verdâtre et soufrée, est à 38°. Un véritable régal. Claude se fait un massage en s’allongeant sous une chute d’eau de 3 mètres de hauteur. Massage plutôt tonique. Tout y passe le dos, les jambes, les bras, les pieds et les fesses. De retour à l'hôtel, nous piquons une tête dans la piscine juste avant de régler notre chambre, histoire d'en profiter jusqu'au bout. Nous roulons ensuite sur la longue route de la cote qui mène à Amed. Nous déjeunons à Tejakula, un bled complètement perdu. On n'y trouve qu’un seul warung. La nourriture est bonne mais terriblement épicée. On en pleure. Nous arrivons maintenant à Amed. On nous en avait dit beaucoup de bien, mais très vite, nous sommes déçus par ce soi disant village de pêcheur pittoresque . En fait, Amed est noyé au milieu de plusieurs kilomètres d'hôtels. Malgré la saison basse, beaucoup sont pleins. La végétation est sèche. Nous voulions rester plusieurs jours. Mais c’est décidé, demain, on part.

Mardi 24/09/02
Avant de continuer notre périple, nous revenons à Tulamben. Il serait en effet dommage de ne pas plonger sur la fameuse épave du USS Liberty. Nous arrivons à 8h00 mais déjà les premiers plongeurs sortent de l’eau ! Ils ont dû commencer leur plongée à 7h15 du matin ! Claude est toujours enrhumé et en plus, nous estimons que la plongée est trop chère (35 USD). Finalement, nous décidons de faire l ‘épave en snorkeling. L’épave se trouve à seulement 30 m de la plage et le courant est faible. La plage de galets noirs ne facile pas la mise à l’eau. La poupe remonte presque à la surface. Beaucoup de bancs de poissons. L'épave, disloquée suite à l’éruption de 1963, repose sur un fond sablonneux et semble peu colonisée. La visibilité est d’environ 20/25 m. Nous sommes plutôt déçus mais contents de ne pas avoir payé une fortune. Nous rentrons prendre notre petit déjeuner et nous partons aussitôt pour Tirta Gangga. La route est magnifique et bordée de jolies rizières, sans doute les plus belles que nous ayons vues jusqu’ici. Tirta gangga est un petit village dont le centre se résume à quelques maisons qui entourent le palais royal. Nous trouvons un pondok qui s'appelle Lembah Dukuk avec vue sur les rizières. La chambre est impeccable (50.000 rps) et l’accueil est chaleureux. Il est un peu difficile d’accès (moto ou 4x4 indispensable) mais un raccourci permet de descendre à pied au bourg de Tirta Gangga en mois de 10 mn. Nous laissons les sacs et prenons la moto pour aller visiter les ruines du palais d’Ujung. Malheureusement, il ne reste pas grand chose après l’éruption de 1963. Des travaux de rénovation semble avoir débutés. Claude trouve une plage de sable noir. Nous laissons la moto aux bords de la route. La plage est calme et superbe, bordée de cocotier. Le sable ressemble à de la poudre à canon et brille de mille feux! En revenant à la moto, le casque de Claude a disparu. Nous sommes très ennuyés car nous sommes désormais une proie facile pour la police. La perspective d’acheter un nouveau casque à un prix d'or ne nous enchante guère. Nous partons tout de même à la recherche d'un magasin de moto mais il faut faire vite car la nuit commence à tomber. Finalement, un Balinais nous guide gentiment jusqu’à un magasin encore ouvert. Un casque neuf nous coûtera finalement 60000 rps. Claude est ravi car sa visière neuve lui permet enfin de voir quelque chose. Le soir, nous allons au warung Rama où les prix sont carrément dérisoires (juste en face du palais de Tirta Gangga). Claude y mange son meilleur nasi goreng du voyage, dit-il. Le retour vers notre pondok à travers la végétation est pittoresque car il n’y évidemment pas de lumière et nous avons oublié notre lampe de poche.

Mercredi 25/09/02
Après un petit déjeuner très simple, nous visitons le palais de Tirta Gangga. Dans les bains royaux coule l'eau de la source sacrée. Nous prenons ensuite la moto pour rejoindre Pandangbai, en bord de mer. Nous choisissons une pension (Tirta Yoga) pour une bouchée de pain (35.000), ce que nous regrettons par la suite en voyant le Padangbay Beach Inn sur la plage. Pour 75000 rps nous aurions peut être eu un superbe bungalow. Enfin, on ne peut pas gagner à tous les coups. Après une bonne sieste, nous allons sur la petite plage derrière la petite montagne à droite de la baie. Il suffit de suivre un petit chemin escarpé et bordé d'ordure. La plage est sauvage et l'ambiance décontractée. Nous passons un bon moment à regarder des types qui se font balayer par les rouleaux. Nous achetons un banana juice dans un des petits warungs. Vraiment pas cher (1500) mais pas vraiment bon, non plus.
De retour au village, nous suivons une procession dans l'espoir de tomber sur quelque chose d’insolite. Il s'agit en fait de la cérémonie bi-annuel d'une grande famille qui possède son propre temple. Pour dîner, nous choisissons le warung Sartika dans la rue principale en face de l'embarcadère. Super adresse. Ce warung est d'ailleurs le seul à être plein. Pas étonnant: les plats sont excellents, pas chers et hyper copieux. Service long.

Jeudi 26/09/02
Nous partons pour Klunkung. Des camions dont s'échappent de grosses fumées noires suffocantes se suivent sur des kilomètres. Chaque dépassement est périlleux. La route devient vite un enfer. L'arrivée à Klunkung est un réel soulagement. Nous visitons le palais de justice Keta Gosa dont l'unique intérêt réside dans la décoration du plafond. Des peintures illustrent les châtiments réservés aux condamnés. C'est stupéfiant. Le pavillon flottant Bale Kanbay possède un certain charme mais le bas niveau de l’eau gâche quelque un peu le cliché. Le ticket permet de visiter un petit musée annexe sans grand intérêt.
Nous reprenons notre courage à 2 mains et poursuivons en direction d'Ubud. Une fois passée Gianyar, la circulation devient moins dense. Ouf ! Nous rendons la moto et prenons le bus pour l'aéroport. Les horaires annoncés sont respectés. Nous déposons notre plus gros bagage à la consigne afin de continuer notre voyage plus léger.
A Kuta, la quête d'un loueur de moto s'avère plus difficile que prévu. Les tarifs sont nettement plus élevés qu'à Ubud et l'entretien des motos laisse à désirer. Après avoir perdu pas mal de temps chez différents loueurs et essayé plusieurs moto, nous en choisissons une à 35000 rps. Les freins avant sont faibles. La prudence est de rigueur. Nous fonçons à Jimbaran. Nous passons dans une rue où se déroulent des combats de coq. On file vite à l'hôtel Neyalan Home que j’avais réservé sur les conseils de Michel. Nous y déposons nos affaires et repartons immédiatement pour voir les combats de coqs. Malheureusement ils viennent tout juste de s'achever. Quelle malchance !
La chambre négocié à 90000 ne nous plaît pas vraiment: il n'y a même pas de fenêtre. Finalement nous prenons un bungalow dans l'hôtel à coté, la Villa Batu. C’est certes plus cher (150.000) mais la chambre est superbe. Ce sont nos 2 dernières nuits à Bali.
A la tombée de la nuit, une surprenante activité commence auprès des petits warung de la plage. Les tables disposées sur la plage se remplissent rapidement. Nous aurions bien voulu déguster du poisson grillé mais le vent qui rabat la fumée des énormes grilles vers la plage nous en dissuade. Pour aujourd’hui, la pollution des camions suffit.

Vendredi 27/09/02
Le petit déjeuner est vraiment sommaire et pas vraiment local. Nos "banana pancakes" et nos salades de fruits nous manquent. Nous partons pour Uluwatu connu pour son temple et ses spots de surf. Le temple n'est pas exceptionnel mais sa situation au bord d'une falaise est unique. Une armée de singe attend les visiteurs. Je me munis d'un bâton afin de stopper toute velléité de leur part.
Les premiers spots de surf se situent à moins de 2 Km au Nord du temple. Le fléchage facilite l'accès. Nous déjeunons dans un warung à flan de falaise et admirons les surfeurs qui bravent les énormes rouleaux.
Nous continuons ensuite encore 2 kilomètres et tombons sur une petite crique charmante et pratiquement déserte. Les fonds sont décevants, le snorkeling laisse vite place à une petite partie de bronzette.
Nous sommes impatients de goûter aux fameux poissons des warungs de la plage. Les prix sont très abordables (40000 le kilo). En plus, on peut choisir le poisson qui finira dans son assiette. Arrivés de bonne heure nous pouvons réserver une bonne table sur la plage. Bougies et ambiance romantique au programme. Nous nous régalons. Le repas certes est plus cher qu'ailleurs mais le cadre est vraiment sympa et les plats très copieux.

Samedi 28/09/02
Nous profitons de la plage pour notre dernier jour. Après un peu de bronzette, nous allons braver les petits rouleaux. Il est déjà temps de plier bagage et de retourner à l’aéroport. A peine partis, nous pensons déjà à nos prochaines aventures.
 
 

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